La négociation écologique


Le droit de l’environnement est un droit pivot au sein duquel l’être humain se pose la question de sa propre place au sein de la planète. Ce droit doit-il être écocentré (l’humain dans la nature) ou anthropocentré (le droit fait par et pour l’homme et l’environnement, la nature est en dehors d’elle). La trajectoire juridique du droit occidental est anthropocentrique, mais la plupart des autres cultures sont écocentriques. Comment faire communiquer ces deux mondes opposés à l’heure de One Planet, One Health ? Pour y répondre, le principe de négociation écologique s’applique dans la prise de conscience d’un droit global, dans la prise de conscience des spécificités locales, du décloisonnement des pensées juridiques dans le respect des trajectoires culturelles en jeu. Pour répondre au défi que pose notre planète et l’extinction massive de la vie (biodiversité et humanité), la négociation écologique propose un changement radical dans la manière de prendre des décisions aussi bien internationales que locales. C’est, à notre avis, la seule façon de travailler sérieusement à l’équilibre conscient de la planète. Pour cela, la prise de décision doit se dérouler en 3 étapes, d’abord 1, en appliquant un modèle de gouvernance composé d’au moins 7 angles de vue alliant local et global, 2 en appliquant des outils et méthodes de dialogue approfondi, interculturel, interdisciplinaire, international etc. et 3, en formalisant un processus de validation et de suivi des engagements fondateurs de cette négociation écologique.

La négociation écologique interroge la place de l’Etat et redistribue le pouvoir de décision de la pyramide vers le réseau, elle décloisonne les enjeux écologiques locaux pour obtenir des appuis internationaux, qui offre de la visibilité et protège les défenseurs de la nature souvent maltraités, elle permet de faire consciente d’une décision désormais prise dans une optique d’éthique, de droit, de recherche, d’économie, et de sagesse, cette vision intégrative est la seule à permettre d’intégrer pleinement tous les êtres (humains, non humains, passés et futurs) dans la prise de décision et de l’aborder du point de vue du lien, de la relation à restaurer, créer ou co-construire, de pacification.